Coprésidé par Valérie Plante, mairesse de Montréal, et Danièle Sauvageau, présidente du Conseil d’administration d’Excellence Sportive de l’île de Montréal, le Sommet du sport de Montréal 2018 est un événement qui poursuit un chantier ouvert en 2016. Agrandir la famille sportive et avancer son plan d’action, dans le cadre d’une politique globale, sont les objectifs de cette deuxième rencontre.
Nouveaux engagements du sommet
« Suite au premier sommet qui a été tenu il y a un an et demi, on s’était entendu de refaire un autre et d’élargir les réflexions et les dialogues. C’est notre responsabilité à tous et à toutes de faire avancer la communauté sportive de Montréal », annonce Mme. Sauvageau, lors du lancement qui s’est tenu le 12 avril au Complexe sportif Claude-Robillard.
Cette jeune plaque tournante tente de rallier les efforts de tous les acteurs du domaine pour échafauder une vision commune et faire rayonner l’identité sportive de la métropole. Ces derniers temps, les manches se retroussent pour entamer deux projets d’envergure dont les engagements s’étendent au delà des horizons du domaine.
« Les sports et les loisirs contribuent au développement social, la question de la jeunesse et le sport au féminin sont des dossiers qui nous tiennent à cœur et qu’on doit mettre de l’avant », souligne Rosannie Filato, membre du comité exécutif responsable du développement social et communautaire, itinérance, jeunesse, sports et loisirs à la Ville de Montréal, soulevant ainsi la question de l’inclusivité : le nouvel enjeu de l’événement. Sachant que ce dernier a été axé dans sa première édition sur le sport de haut-niveau.
« On avait des retombées directes aux jeux olympiques, mais lorsqu’on parle de ces jeux, on dit aussi qu’un jour, ces grands athlètes ont été des enfants qui ont reçu un encadrement spécifique. Mais aujourd’hui, un des défis de notre société c’est d’élargir la pratique du sport pour faire une meilleure société », affirme Mme. Sauvageau.

Mme. France Vigneault, directrice de la Direction du sport, du loisir et de l’activité physique. Crédit photo Avant Première Mtl
L’intégration de la jeunesse dans les actions du sommet vient en outre en réponse à la nouvelle politique de l’activité physique, nommée « Au Québec, on bouge ! », du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur (MELS) présentée par France Vigneault, directrice de la Direction du sport, du loisir et de l’activité physique.
L’optique universelle et les enjeux touristiques du sport
Nourri par les discussions et les travaux effectués dans le cadre du sommet de 2016, le sommet d’avril 2018 est axé autour de plusieurs points dont l’objectif est de « contribuer à l’enrichissement de la qualité de vie des résidents et résidentes de l’île de Montréal, et à l’essor de la collectivité par le développement d’une synergie pour le sport.»
Le développement du sport comme acteur socioéconomique est dans la ligne de mire du Conseil du sport de la métropole. Cette structure en devenir sera essentiellement fondée afin de réunir les parties prenantes du domaine et unifier leurs visions. L’art étant lui aussi un facteur d’épanouissement, le Conseil des Arts de Montréal a été proposé comme « un exemple de mobilisation pour le milieu sportif. »

Mme. Nathalie Maillé, directrice du Conseil des Arts de Montréal
Au delà du modèle structurel que le Conseil des Arts peut inspirer, sa directrice, Nathalie Maillé, a soulevé plusieurs similitudes entre les conditions de l’artiste professionnel et le sportif de haut-niveau qui demeurent fragiles. Elle a aussi parlé de leurs rôles respectifs dans la définition de l’image de la métropole.
« Les chiffres parlent de la perception de Montréal à l’échelle internationale. 2% citent le milieu des affaires. On a certainement parlé de Bombardier ces derniers mois. 19% parlent du tourisme, de sa qualité, de la gastronomie, etc..; Et 24% parlent des arts et de la culture »
Devancé par les arts, le sport peut pourtant de son côté contribuer à faire rayonner la ville. La conférence d’André Richelieu, professeur à ESG-UQAM a fait le tour de la question.
« Le sport est un levier stratégique potentiel pour mettre en valeur une région, une ville et un pays sur la scène internationale. Le tourisme sportif est le secteur qui connaît la plus haute croissance au Canada, en 2015 ; il a apporté 6,5 milliards, selon l’Alliance Canadienne du Tourisme Sportif », a affirmé M. Richelieu.

M. André Richelieu, professeur à ESG-UQAM. Crédit photo Avant Première Mtl
L’authenticité serait pour le professeur une valeur importante pour forger la signature sportive de Montréal et « plaire à ses marchés cibles. » Les Canadiens, le hockey et le stade olympique font partie des mots les plus enregistrés dans une étude portant sur l’image de marque de Montréal, réalisée par la Chaire de Tourisme Transat (ESG-UQAM). Ces clichés peuvent constituer pour M. Richelieu les jalons du branding de la métropole par le sport.
En revanche, il a fait remarquer à maintes reprises que ce projet doit surtout « laisser un héritage socio-économique pour la communauté. »
Avec une programmation ciblant la mise en œuvre de ses actions stratégiques, le sommet s’achève, aujourd’hui 13 avril, sur la préparation d’un compte-rendu des groupes de discussion.