Les chiffres rendus publics par l’Institut de la statistique du Québec, mercredi 18 avril, révèlent que seulement 83 900 bébés sont nés en 2017 dans la province, soit une diminution de 2 500 naissances par rapport en 2016. Cela représente, selon l’ISQ, une baisse de près de 3% au Québec.
Ce n’est pas aussi alarmant que ça. Mais à défaut d’en avoir plus, la « chute » au niveau des naissances devrait « inquiéter » un Québec qui, en 2014, se projetait à 10 millions d’habitants d’ici 50 ans (vers 2060). À travers les résultats tirés du bulletin Coup d’œil sociodémographique, numéro 65, publié mercredi par l’Institut de la statistique du Québec, l’organisme gouvernemental précise tout de même que si l’indice de fécondité a diminué en 2017, toutefois, il demeure supérieur aux niveaux observés au début des années 2000.
La diminution de l’indice de fécondité enregistrée au cours des dernières années est liée principalement à la baisse des taux de fécondité chez les femmes de moins de 30 ans.
– Institut de la statistique du Québec
« En 2017, l’indice synthétique de fécondité au Québec est estimé à 1,54 enfant par femme, comparativement à 1,59 en 2016. L’indice s’était maintenu au-dessus de 1,6 enfant par femme de 2006 à 2015, dépassant même 1,7 en 2008 et en 2009. Malgré la baisse observée récemment, la fécondité actuelle demeure supérieure aux niveaux du début des années 2000, quand l’indice était inférieur à 1,5 enfant par femme », peut t-on lire dans le communiqué de presse de l’ISQ.
Par ailleurs, l’Institut de la statistique du Québec explique que la diminution de l’indice de fécondité enregistrée au cours des dernières années est liée principalement à la baisse des taux de fécondité chez les femmes de moins de 30 ans. « De plus, poursuit l’organisme, on constate depuis peu un léger repli des taux de fécondité au-delà de cet âge ».
Si ce repli est de faible ampleur, cependant il marque un changement face à une tendance à l’augmentation des taux de fécondité des femmes de plus de 30 ans jusqu’à récemment. Pour preuve, l’ISQ avance qu’en 2017, la part des nouveau-nés au Québec ayant au moins un parent né à l’étranger est de 32%. « Cette part était de 19%, il y a 20 ans. Par région, la fécondité demeure la plus élevée dans le Nord-du-Québec (2,60 enfants par femme) ; elle est la plus faible à Montréal (1,40 enfant par femme) ».
La question de la limitation des naissances est indispensable pour conserver les équilibres écologiques, même si cela est sujette à débats
– Michel Garenne
Contrairement au Québec, une « chute record » au niveau des naissances a été constatée en 2015 en France : avec moins de 16 000 naissances au 30 septembre 2015, soit une baisse de 2,75% par rapport à la même période en 2014, chez les Français. Certains médias ont qualifié cela de « grande première » en 15 ans.

Crédit: CNEWS/Twitter
Pendant ce temps, le démographe français Michel Garenne se dit en faveur de la limitation des naissances au niveau mondial. Dans un article publié sur le blogue « economiedurable.over-blog.com », il soutient que la question de la limitation des naissances est « indispensable pour conserver les équilibres écologiques », même si celle-ci est sujette à débats depuis l’essor de la philosophie des Lumières (XVIIIème siècle) et les écrits de Thomas Malthus (1766-1834).
Ce texte de M. Garenne actualisé le 31 mars 2018, a été préalablement publié sur le site Internet de l’association Démographie Responsable. Dans son “argumentaire”, l’auteur ne démord pas. D’après lui, « toutes les politiques publiques et les efforts privés qui vont dans le sens de la maîtrise de la fécondité auront des conséquences positives sur les équilibres population et environnement, ainsi que sur les dimensions sociales et psychologiques : bonheur, prospérité, paix et sécurité ». Vrai ou faux, seuls les experts pourront en dire plus !